Dictées Antidote - 20 mars 2024 - 34 min

Dictée Antidote du Collège de Rosemont (2024)

Le 20 mars 2024, dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie, une centaine d’élèves du Collège de Rosemont ont mis à l’épreuve leur connaissance de la langue, le temps d’une Dictée Antidote. Cette activité organisée par le Centre d’aide en français (CAF) valorise l’importance du français au collégial!

Maintenant, à vous d’affronter ce défi linguistique :

  1. Préparez votre matériel pour écrire : prenez un papier et un crayon, ou ouvrez un document électronique.
  2. Lancez la lecture de la vidéo et écrivez la dictée.
  3. Dévoilez le Corrigé Antidote au bas de cette page pour vérifier votre texte.


Nous espérons que le corrigé détaillé préparé par nos linguistes vous permettra d’apprendre de vos erreurs. Pour obtenir plus d’explications, consultez les dictionnaires et les guides d’Antidote.

À propos de notre partenaire — Humain, accessible et inclusif, le Collège de Rosemont se démarque par sa formation à distance et par l’originalité de ses programmes d’études. Bien ancré dans sa communauté, il joue aussi un rôle actif auprès des entreprises montréalaises.

Le Corrigé Antidote

L’acronyme du mal

Texte composé par Stéphan Marier, coresponsable du Centre d’aide en français (CAF) du Collège de Rosemont

Juché dans le jubé d’une ancienne chapelle, le CAF aux murs bleu-gris* incarne le jardin d’Éden des plaisirs diurnes où ont convergé depuis sa fondation dans les années quatre-vingt des milliers de messagers qui se sont nourris du bon usage*.

Or, quand plus aucun quidam n’y ânonne des règles absconses, quand se dissipent les remue-méninges quotidiens, quand la nuit se révèle sous un autre jour, des incantations maléfiques remplissent l’endroit, alors purgé de ses dogmes pieux et de ses chants linguistiques.

Mais voyez le fallacieux angélisme dans lequel se drape Satan! Comment un tel lieu peut-il devenir le théâtre d’un dévoiement aussi infernal? Qu’il fut pourtant aisé d’obtenir les sacrosaints* imprimaturs* des autorités d’hier pour pervertir les ouailles d’aujourd’hui!

Lestés de leurs intentions malveillantes, les noctambules décadents s’y rassemblent pour ourdir leur plan machiavélique lors de messes basses que ne renierait pas Méphistophélès.

Implacablement, dès la première semaine de cours, le traquenard déploie ses chaussetrappes*. Force courriels et invitations tissent la toile dans laquelle s’empêtrent les proies du pandémonium qu’est le CAF. Quelle que soit leur méfiance, aucune âme innocente ne peut résister. Tutorat, monitorat, ateliers : autant de leurres qu’emploient les suppôts de Grevisse. Mais le paroxysme de leur fourberie patiemment déployée culmine lors de l’ultime cérémonie où s’exerce l’enchantement final.

Tous les 20 mars, ces démons rassemblent en un tournemain leurs proies lors d’une séance satanique parée des oripeaux d’une dictée. Hypnotisées par la voix du dictateur, inoculée en elles tel un poison létal, elles perçoivent à peine l’engourdissement qui s’empare de leurs doigts endoloris, puis paralyse leur corps. Par Belzébuth! Ce texte même, rédigé de leur propre main*, officialise la vente de leur âme.

Il en va ainsi dans les ténèbres éternelles, le CAF, l’acronyme du mal.

*Accepter aussi bleu gris, Bon usage, Bon Usage, sacro-saints, imprimatur, chausse-trapes, chausse-trappes, leurs propres mains.

Les explications

bleu-gris : adj. au masc. sing. D’un bleu tirant sur le gris. Quand deux adjectifs de couleur sont combinés, les deux adjectifs restent invariables. Le trait d’union est généralement employé pour lier les deux éléments, mais ce dernier n’est pas obligatoire.

quatre-vingt : n. au masc. sing. Les années quatre-vingt : années (le plus souvent du vingtième siècle) dont le chiffre des dizaines est 8. Quand vingt a une valeur ordinale (quatre-vingtième), il demeure invariable.

absconses : adj. abscons au fém. plur. Dont le sens est obscur, qui est difficile à comprendre. Ce mot tire son origine de l’ancien français abscons, « caché ».

Lestés : adj. lesté au masc. plur. (s’accorde avec noctambules). Rendu plus lourd ou plus stable avec du lest. Dans la dictée, l’adjectif masculin décadents indique le genre masculin du nom noctambules.

renierait : v. renier, 3e pers. sing. du conditionnel présent de l’indicatif (sujet : Méphistophélès). Abandonner (ce à quoi on aurait dû rester fidèle); ne plus reconnaitre comme sien.

tissent : v. tisser, 3e pers. plur. du présent de l’indicatif (sujet : Force courriels et invitations). [FIGURÉ] Élaborer. Attention : le déterminant force est toujours pluriel.

empêtrent : v. s’empêtrer, 3e pers. plur. du présent de l’indicatif (sujet : les proies du pandémonium qu’est le CAF). S’empêtrer dans : voir ses mouvements gênés par.

Quelle : pron. interrogatif. quel au fém. sing. (s’accorde avec leur méfiance). Quel que : n’importe quel, peu importe quel. À ne pas confondre avec l’homophone quelque, déterminant (« un certain nombre de ») ou adverbe (« environ »).

Hypnotisées : adj. hypnotisé au fém. plur. (s’accorde avec elles, mis pour proies). Qui est soumis à l’hypnose.

inoculée : adj. inoculé au fém. sing. (s’accorde avec la voix du dictateur). [FIGURÉ] Qui communique (à quelqu’un) comme s’il s’agissait d’un virus.

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